Nos obligations et responsabilités en qualité de « fabricants familiaux »
La question était existe-t-il une législation pour les fabrications maison. Il n'en existe pas à proprement parler. La seule "règle" étant de ne pas utiliser des produits dont la vente est interdite en France. En l'absence de réglementation, il appartient à chacun de bien maîtriser ses manipulations, puisque effectivement cette activité n'est pas sans risques.
Ce post a donc pour finalité de détailler les dangers de la cosmétologie domestique, et la manière de procéder pour éviter tout accident.
Il me semble qu'on peut penser cosméto comme nous pensons cuisine. Oui, oui !
Je m'explique : en cuisine nous veillons à utiliser des produits frais. Il ne nous viendrait pas à l'idée de cuisiner des produits périmés. Nous savons que nos denrées se dégradent et nous prenons garde à ne pas dépasser les dates limites de consommation.
Eh bien, il en est de même avec les produits cosmétiques. Puisque nous utilisons des produits naturels sans conservateurs, les produits se corrompent.
Les huiles végétales rancissent (c'est à dire qu'elles s'oxydent), même celles que nous utilisons en cuisine… En s'oxydant soit, elles perdent leur efficacité, soit elles peuvent devenir malsaines pour la peau.
Des précautions sont utiles à ce niveau, il est éventuellement recommandé d’utiliser de la vitamine E pour éviter le rancissement des huiles végétales, et un conservateur naturel pour les autres actifs, par exemple l’extrait de pépins de pamplemousse (EPP).
En cuisine, pour remédier à cet inconvénient nous avons recours au congélateur et au réfrigérateur.
De même en cosméto, il est nécessaire de stocker nos crèmes, baumes et autres onguents dans le réfrigérateur pour assurer leur bonne conservation. Il ne faut préparer que de très petites quantités (50ml) à la fois pour ne pas voir nos préparations s’altérer.
Nous prenons toutes les précautions d’hygiène qui s’imposent lorsque nous préparons nos repas. Il en est de même avec tout ce que nous utilisons pour réaliser nos préparations. En effet, des bactéries et des moisissures rendraient inutilisables nos réalisations. Hors elles ne sont pas toujours visibles à l’œil nu, ni détectables par l’odorat. Et nous pourrions être amenés à étaler des germes sur notre peau…
Pour éviter cela, nous devons donc désinfecter tous les contenants et tous les appareils et ustensiles qui vont être utilisés, et nous laver très soigneusement les mains, ne pas hésiter à les passer à l'alcool à 70°. C’est absolument indispensable.
Ensuite, pour prélever les produits il est très nettement préférable d'utiliser une petite spatule facile à laver et désinfecter ; à défaut se laver très soigneusement les mains avant.
De surcroît, nous connaissons les particularités des personnes qui vont manger la nourriture que nous préparons, et tout naturellement, nous proscrivons les œufs ou le lait pour les personnes qui y sont allergiques, nous ne proposerons pas de légumes verts aux personnes dont nous savons qu’elles ne les digèrent pas, etc…
Tous nos produits, huiles essentielles, huiles végétales, hydrolats, contiennent des substances actives qui peuvent se révéler excellentes pour les uns et dangereuses pour les autres. Certaines huiles essentielles sont photosensibilisantes (notamment toutes les huiles essentielles d'agrumes), d'autres sont abortives, ou neurotoxiques, ou encore dermocaustiques.... C’est dire si nous devons être vigilants, nous ne devons pas utiliser d’HE que nous ne connaissons pas parfaitement..
En tout premier lieu, elles sont à proscrire pour les enfants de moins de trois ans, sans avis médical.
Il faut savoir qu’elles doivent toujours être diluées dans des huiles végétales, ne jamais être utilisées pures, et il ne faut en aucun cas les surdoser – il en faut très peu.
Nous devons faire de petits tests cutanés pour éviter les risques d’allergie.
Il convient donc impérativement d'étiqueter correctement, de se renseigner sur les ingrédients que nous employons, et sur la façon dont on peut les utiliser.